Retour au blog

Lumière sur Ilya Green

ilya green

Ilya Green grandit en Provence, dans un petit village du Luberon perché sur une colline. Sa maison est peuplée d’objets étranges qui la fascinent. Après des études de lettres, des cours de cinéma, et une formation aux Beaux-Arts, elle commence à composer et publier ses premiers albums jeunesse. Ses sources d’inspiration vont des estampes japonaises à Gustav Klimt en passant par les livres de son enfance comme ceux d’Agnès Rosenstiehl (Mimi cracra). Elle développe aujourd’hui un univers onirique et joyeux tourné vers le monde de l’enfance, tissé par l’alliance de ses dessins au trait et de papiers collés.

L’art du déguisement

Ilya Green aime depuis toujours les spectacles et les costumes. « Petite, je me déguisais avec tout ce qui passait, une chemise de nuit faisait une traine et les feutres étaient parfaits pour se maquiller. Adolescente, j’ai fait des tas d’expérimentations avec la machine à coudre pour me bricoler un style très personnel. » Un goût pour la fête et la métamorphose qui se lit dans la plupart de ses albums et ses images inédites. Dans son travail, le vêtement apparaît comme un langage graphique à part entière. Elle s’inspire de motifs de tissus récoltés çà et là : à pois, fleuris, très graphiques ou plus japonisants. « J’ai des souvenirs de me perdre en rêveries dans les motifs de tapis orientaux, ou de tissus, en me racontant des histoires de formes sans mot. »

L’imaginaire à l’œuvre

Les personnages d’Ilya Green sont aussi espiègles que rêveurs. Ses illustrations les mettent régulièrement en scène dans un univers bucolique, peuplé d’animaux, de fleur et de feuillages : des moments de tendresse qui plongent le lecteur dans une douce rêverie. Dans ses images, nouveaux nés et jeunes enfants apparaissent ainsi souvent endormis, plongés dans un sommeil paisible ou en plein jeu, et présente l’enfance comme une période bénie.

Derrière ces visages ronds, se cachent aussi beaucoup de fantaisie et de malice. On les découvre alors masqués ou déguisés, la mine joyeuse et le sourire mutin. Car l’enfance, c’est aussi le temps de toutes les découvertes et de tous les émois. « Le corps et les postures sont toujours très “parlants” dans mes dessins. J’ai dessiné beaucoup de modèles vivants à certaines périodes et j’ai longtemps voulu être danseuse, quand j’étais petite, et je pense que j’ai gardé un lien vraiment fort avec ça. Je suis fascinée par l’infinie variation des expressions chez l’être humain, visage et corps… »

Le cocon familial

Travaillées tout en papiers découpés et crayons de couleur, ses illustrations racontent avec poésie tout l’amour qui fait avancer et grandir. Amitié et fraternité sont des valeurs essentielles ! Dans ses albums, l’illustratrice fait de la nature une amie. Les animaux apparaissent comme une présence bienveillante, même quand il s’agit d’un alligator ou d’un boa ! Ours en peluche et autres chevaux à bascule sont quant à eux les jeux préférés des enfants… qu’ils partagent volontiers. Toujours bien entourés, ils peuvent aussi compter sur la tendresse d’une frère ou d’une sœur, partenaire de jeu autant que  source d’affection.

Dans l’atelier de l’illustratrice

Ilya Green a beaucoup cherché et travaillé pour trouver son propre langage graphique. Aujourd’hui, si elle aime réaliser certaines de ses images à l’ordinateur, elle développe surtout son univers sur papier. Le dessin au trait se mélange ainsi à sa pratique des papiers découpés. Si cette technique lui permet de retrouver les à-plats très francs de la colorisation numérique, elle ouvre aussi la voie à plein d’expérimentations : « J’essaie, je rate, je bricole, ça me plaît bien ! » Un bricolage minutieux et élaboré qui donne aux images de l’illustratrice une poésie et un relief supplémentaires. « J’ai découvert que mes dessins n’avaient pas vraiment besoin d’être peaufinés et tirés à quatre épingles, je crois que j’ai déjà un dessin assez précis et qui n’a pas besoin qu’on s’efforce de le figer dans une perfection technique… »

Retrouvez ses illustrations en vente à la galerie ici.

Informations réunies par Laetitia Lemoine