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Lumière sur Victor Hussenot

Illustrateur et bédéaste, Victor Hussenot démarre sa carrière avec une haie d’honneur : sélectionné deux fois au concours des jeunes talents du festival d’Angoulême, puis au prix du meilleur album jeunesse. Au feutre ou à l’aquarelle, il adapte son style au fil de ses histoires, toujours inédites.

Une carrière fulgurante

Victor Hussenot se forme aux Beaux-Arts de Nancy dont il sort diplômé en 2010. L’intérêt pour le dessin a toujours été présent dans sa vie, mais de différentes façons et en constante évolution. Son enfance est autant bercée des classiques de Tomi Ungerer, que de mangas comme Dragon Ball. Les contes anciens, le cinéma muet et la peinture surréaliste, comme celle de Magritte, ont nourri ses inspirations une fois adulte.

La sélection au concours Jeunes Talents du Festival international d’Angoulême pour son récit Misère lui ouvre les portes des éditeurs. Il publie sa première bande dessinée en 2011, La Casa. Les années suivantes, il publie plusieurs albums, BD ou jeunesse, toujours en tant qu’auteur, aux éditions La joie de lire, Chronicle books, Nobrow, Gallimard et La 5e couche. En 2014, son livre Au pays des lignes concourt au prix du meilleur album jeunesse de l’année. En parallèle de ses projets en édition, Victor illustre des revues telles que Citrus, La Quinzaine littéraire, Kiblind, XXI ou Influencia.

Entre BD et livre illustré

L’artiste voit l’illustration comme un jeu lui permettant de mêler et interroger les espaces 2D (le dessin) et 3D (les feuilles, les livres), les fonds et les formes… Il joue sur les images, décortique et détourne les codes de la bande dessinée, se servant du support avec une grande liberté, ce qui donne de la fraîcheur à son style. Selon lui, la couleur est une manière d’exprimer des sentiments. Dans plusieurs de ses œuvres, elle remplace le texte et crée une narration sans mots, notamment dans son album Les spectateurs où chaque personnage est attribué d’une couleur qui reflète ses ressentis.

Dans Au pays des lignes et Les amoureux (2019), il n’y a d’ailleurs que deux couleurs : le rouge et le bleu. Deux teintes qui s’opposent et qui s’unissent ici un peu comme les deux tourtereaux dont on suit l’aventure. Une épopée en pleine nature qu’il choisit de représenter de manière épurée, laissant au blanc de la feuille exprimer sa profondeur et sa légèreté.

Du petit au grand

Dans ses premiers projets, son but était de communiquer des émotions « simples », de tous les jours, mais qui passent inaperçues à la vitesse de la vie. Cette mission reste présente aujourd’hui mais plutôt à travers des métaphores, la couleur et l’absurde, éléments principaux dans ses bandes dessinées. Dans ses thèmes récurrents on trouve la contemplation, le couple, la solitude, la nature, le jour et la nuit, la grandeur du monde et notre petitesse par rapport à lui.

L’illustrateur aime beaucoup voyager entre le minimalisme et l’abondance de détails. Essayer des nouveaux médiums lui permet d’explorer de nouvelles façons d’illustrer ses idées, comme avec sa série d’aquarelles réalisées au lendemain du confinement, célébrant la liberté, les grands espaces, et l’infinité des possibles. Son style continue aujourd’hui d’évoluer ! En gardant toujours des inspirations de la BD, Victor Hussenot sait nous surprendre avec chaque nouvelle illustration…

Pauline Illa