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Lumière sur Federica del Proposto

Fille de deux infirmiers et nièce de deux médecins, Federica Del Proposto montre très tôt un intérêt pour une discipline tout autre : le dessin ! D’abord architecte, mais dessinatrice autodidacte depuis toujours, elle publie ses premiers fumetti chez les éditions italiennes Coconino Press. En traversant les Alpes, elle fait le pari de l’illustration avec succès et, depuis on retrouve son travail dans la presse européenne et américaine.

Un parcours atypique

Alors que Federica termine le lycée dans son Italie d’origine, les formations académiques à l’illustration se font encore rares. Les Beaux-arts sont trop classiques à son goût, peu ouverts sur les nouvelles sphères créatives, comme le design ou la bande-dessinée. Alors, elle s’inscrit en école d’architecture, où elle sait qu’elle pourra, au moins un peu, voler de ses propres ailes. Cela lui permet également d’explorer le design industriel et contemporain, qui l’attire depuis longtemps. Une formation dont l’influence est toujours assez visible dans son art, aux traits précis et dynamiques.

C’est en autodidacte qu’elle apprend à illustrer. Toujours étudiante, elle ouvre en 2006 un petit blog sur lequel elle publie ses premières bande-dessinée, « fumettisottovuoto ». Ses comics autobiographiques lui permettent de développer son style et d’être repérée par de nombreux éditeurs. Mais sa carrière d’architecte lui prend alors tout son temps…

Ses débuts dans l’illustration

En 2013, en stage à Paris grâce à une bourse de l’Ordre des architectes de Rome, elle renoue avec le plaisir de manier le crayon. Elle se lance alors dans la carrière dont elle a toujours rêvé : illustratrice ! Commencent alors plusieurs collaborations avec des magazines français, avec lesquels elle travaille toujours aujourd’hui, comme la Revue DADA. Nous présentons d’ailleurs quelques originaux de ces productions sur notre site.

Elle commence à publier en Italie avant de se tourner vers l’édition française, notamment Gallimard, Bayard et First, où elle rencontre le succès, comme avec Les citations écologiques avant l’heure (Gallimard, 2017). En 2015, elle remporte même le Young Illustrators Award du festival d’art « Illustrative » de Berlin.

Quand la ligne prend forme

Federica n’ayant pas appris à dessiner de manière conventionnelle, elle a puisé dans toutes ses expériences pour développer son style. Son travail dans l’architecture contemporaine l’a par exemple entrainé dans ce style minimaliste qui la définit aujourd’hui. Elle réalise généralement ses illustrations avec des contours épais et une ligne claire. Ses couleurs sont pures, isolées les unes des autres, et laissent bien souvent transparaître la texture du crayon. Récemment, l’art japonais du sumi-e et le pop-art l’ont inspirée dans la réalisation de portraits, cette fois au pinceau digital. C’est d’ailleurs à son talent que l’on doit les séduisant portraits de l’équipe de la galerie !

La ville n’a jamais quitté son cœur, qu’elle traite dans ses images au même titre que les personnages. Elle aime dessiner des situations très vivantes, comme des photos, faisant un arrêt sur image d’une situation presque réelle, tout en recréant cette réalité à travers son regard. Les décors, souvent des cadres urbains, viennent souligner la narration.

Retrouvez ses illustrations en vente à la galerie ici.

Informations réunies par Manon Barré en mars 2022
Rédaction : Pauline ILLA